Nos articles 2018


DÉCEMBRE

Publié le 22 décembre 2018

Insectes et pollinisateurs : à chacun son rôle

 

Les insectes font partie des premiers maillons de notre chaîne alimentaire.

En trente ans, la population mondiale d'insectes a été décimée. Quelles sont les causes et les conséquences de cette disparition ?

Des recherches publiées en 2017 ont confirmé, et même dépassé, les craintes des scientifiques. Au cours des trois dernières décennies, les trois quarts de la population mondiale d'insectes ont disparu et certaines espèces sont désormais éteintes. Sans aucun doute possible, l'activité humaine est responsable de cette hécatombe silencieuse, qui menace de perturber gravement l'équilibre naturel de la planète. L'agriculture moderne, qui utilise massivement pesticides et engrais chimiques, ainsi que l'artificialisation excessive des sols, mettent en péril la survie de la classe d'invertébrés la plus représentée sur la planète. Si les conséquences dramatiques de la disparition des abeilles pour la pollinisation ont été très médiatisées, ce problème est loin d'être le seul à inquiéter les spécialistes.

 

Carré biodiversité

Les insectes font partie des premiers maillons de notre chaîne alimentaire : servant de nourriture à de nombreux animaux, ils contribuent également au renouvellement et à la fertilisation des sols par la transformation en humus de leurs organismes décomposés. Si la situation est très inquiétante, elle n'est pas irréversible, pour peu que soient prises rapidement les mesures qui s'imposent. Au jardin, dans la rue, contre le mur de la maison, il est possible de favoriser la vie des insectes et autres pollinisateurs. Diminuer ou mieux encore éviter les traitements, ne pas utiliser de produits de toxiques, installer des espaces protégés et abrités, diversifier les plantes et les arbustes, etc., autant de solutions pour inviter la diversité des espèces dans le quotidien.

 

Au printemps prochain, le CPIE 47 proposera au public d'installer un carré pour la biodiversité. Dès à présent, il est possible de s'inscrire pour bénéficier de cette proposition et d'un accompagnement qui aura pour but d'installer un espace préservé pour la biodiversité. Particuliers, écoles, entreprises, collectivités, tous pourront avoir une action dans en ce domaine. En ville désormais, il n'est pas rare d'observer des insectes et autres pollinisateurs dès qu'un brin d'herbe ou une plante sauvage apparaissent dans les rues. C'est une des conséquences positives de l'arrêt des produits phytosanitaires et autres désherbants destructeurs. La démarche «zéro phyto» engagée par de nombreuses municipalités montre là toute son efficacité. La nature reprend vite ses droits, et la ville semble alors en capacité d'accueillir des zones de grande biodiversité.

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Publié le 08 décembre 2018

La haie : un univers aux multiples visages

 

La haie est un écosystème à elle seule. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer la vie qui s'y développe. Et de se souvenir que le petit gibier était encore très présent à la fin du siècle dernier.

Il a presque totalement disparu au rythme des chasseurs eux-mêmes et d'une agriculture aveugle.

Aujourd'hui, dans la plupart des campagnes, on ne voit guère de lapins, lièvres, perdrix, horms d'élevage ou dans quelques rares espaces encore préservés. C'est tout aussi vrai pour les hérissons, les batraciens et reptiles, les oiseaux, fauvettes, alouettes, pies-grièches, chouettes chevêches et bien d'autres. La liste est longue.

Perte de biodiversité

 

La perte de biodiversité s'accélère depuis une trentaine d'années. On pointe la disparition de 30 % des oiseaux dans les campagnes, 80 % des insectes volants et 60 % des effectifs d'animaux sauvages dans leur globalité. À ce rythme, que restera-t-il dans trente ans pour éveiller les enfants du milieu rural à la nature ? Des tablettes, reflet d'un désert biologique, comme on a déjà les déserts médicaux…

 

Quel rapport avec les haies ? Celui d'un lien fondamental qui sert de couloir pour passer d'un espace à l'autre, d'un bosquet à un autre, d'un coteau à celui d'à côté. Les espèces s'y déplacent, trouvent nourriture, se mettent à l'abri, se protègent et se reproduisent dans de bonnes conditions. Elles renforcent ainsi leur diversité génétique. On parle de «trame verte» pour caractériser cette fonction de corridor. Ou de trame bleue pour les continuités entre fossés, ruisseaux et fleuves, toutes ces zones qui relient entre eux les milieux aquatiques, mares, zones humides. Ainsi, ces continuités dites écologiques permettent le déplacement des populations et leur maintien en bon état de conservation.

Plantez des haies !

 

Lors des travaux d'aménagements ou de créations d'infrastructures, ces questions sont aujourd'hui, en principe, prises en compte. Si le travail est bien fait, des mesures compensatoires sont prévues pour réduire l'impact, les atteintes et dommages causés à l'environnement. Rompre la continuité d'une haie, c'est rompre une voie de circulation, couper la communication. Allez, ne perdez pas le moral ! Faites comme le CPIE-ARPE 47, l'Association climatologique moyenne Garonne, Arbre et Paysage 32 dans le Gers, Arbre et Paysages 33, Campagne vivante en Tarn-et-Garonne, Prom'haies en Charente, ou encore Arbres et Paysages d'autan, et bon nombre d'autres associations un peu partout en France. Il en existe des dizaines et des dizaines en France regroupées au sein de l'AFAHC (Association française arbres et haies champêtres). Plantez, plantez sans cesse ! C'est le moment, il en restera toujours quelque chose…

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Publié le 01 décembre 2018

Arbres et haies champêtres : des réservoirs de biodiversité

 

Depuis des décennies et peut-être des siècles, il se raconte «qu'à la sainte Catherine tout bois prend racine». En ce tout début décembre et à l'approche de l'hiver, parlons d'arbres et de haies, et retournons aux racines… Depuis sa création en 1983, l'association ARPE 47 informe le public, propose et accompagne des plantations de haies champêtres dans le département. Association membre d'un réseau national, l'ARPE 47 affiche au compteur un résultat éloquent et de multiples animations sur ce thème de l'arbre et de la haie champêtre.

Le saviez-vous ?

 

Plus de 150 000 arbres de haies champêtres ont été plantés dans le département depuis 35 ans avec l'appui technique de l'association ARPE 47-CPIE. Ce travail a été engagé par des responsables associatifs bien avant les programmes officiels subventionnant les plantations de haies. Il n'est pas étonnant de voir ici ou là de belles haies diversifiées dans des établissements scolaires (collège Crochepierre à Villeneuve), en bordure de salles des fêtes (Aubiac ou Beauville), dans les périmètres des écoles (La Sauvetat, Auradou), le long des routes du département et sur de très nombreuses exploitations agricoles. Des haies de tous types, bien conçues, adaptées aux besoins, aux usages, ou quelles que soient les cultures et les vocations, les haies et arbres champêtres sont présents dans le paysage.

 

C'est ainsi le long des champs et près des villes et des villages que les arbres et les haies ont acquis leurs lettres de noblesse. Ils sont encore pourtant mis à mal, notamment par des entretiens inadaptés.

 

Parmi les pionniers et les défenseurs de l'arbre et de la haie, Dominique Soltner, enseignant et ingénieur agronome de l'ouest de la France, a sans aucun doute créé et suscité de nombreuses vocations de planteurs, d'écologistes et d'amoureux de la nature.

 

Les techniques qu'il a vulgarisées pendant des décennies sont toujours d'actualité aujourd'hui. Un bon travail du sol, l'utilisation de jeunes plants, le choix des espèces adaptées au sol et au climat, la diversification des espèces, le paillage du sol, sont quelques-uns des grands principes qui ont accompagné les premières plantations de haies champêtres partout en France et dans le département. Ces expérimentations ont été à l'origine des premières opérations collectives, et aux commandes groupées de jeunes plants destinés à reconstituer les haies mises à mal par l'intensification de l'agriculture et les opérations de remembrement.

Rôles majeurs

 

L'arbre et la haie structurent le paysage et rendent des services irremplaçables. Effet brise-vent protection des cultures et des bâtiments, lutte contre l'érosion des sols, régulation de l'eau et lutte contre les inondations, rôle de protection du bétail et de l'ensemble de la faune, intégration paysagère, bois énergie, etc.

 

L'arbre et la haie constituent de précieux réservoirs de biodiversité et désormais de formidables corridors écologiques. Ils permettent tout à la fois abri, nourrissage, nidification, reproduction, et favorisent le déplacement de multitudes d'espèces. Un univers entier au service de la nature et de l'homme.

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NOVEMBRE

Publié le 24 novembre 2018

Le serin cini : un petit oiseau au gilet jaune !

 

Le Coin nature met en lumière cette semaine un petit oiseau, le serin cini (serinus serinus), de la famille des fringillidae. Il mesure environ 11,5 cm de longueur. Ce passereau d'humble apparence se distingue par sa silhouette plutôt ronde et son bec très court, de forme conique. Le mâle a la tête et la poitrine d'un jaune vif avec des reflets verdâtres, le ventre qui est de teinte plus claire. La femelle est à peu près similaire mais plus terne et plus nettement striée.

Déplacements

 

À l'automne, il redevient grégaire, les individus se rassemblent et constituent alors de petits groupes migrateurs se dirigeant vers le Sud, soit pour passer l'hiver dans les régions méditerranéennes, soit en halte migratoire pour atteindre ensuite l'est de l'Afrique du Nord. Il semble bien que l'espèce a su tirer profit surtout de la mise en culture des terres et du développement des espaces verts urbains.

 

Posté bien en vue sur un perchoir surélevé, souvent au voisinage des habitations (cime d'arbre, antenne ou fil téléphonique), le mâle débite ses longs trilles aigus et métalliques, les ailes abaissées et la queue relevée, tout en faisant vibrer ses ailes et en se contorsionnant de droite à gauche. Le mâle défend son territoire d'environ 1 ha avec beaucoup d'ardeur.

Habitat et comportement

 

Il vit surtout dans les villages et les villes, aimant la proximité des installations humaines, où les boqueteaux, les jardins et les parcs, les cimetières et les vergers lui offrent un habitat apprécié. Il est paisible, sociable et peu farouche. Assez mobile et actif, le serin cini aime flâner en petites troupes à l'instar des autres fringillidés : pinsons, linottes, verdiers, chardonnerets, auxquels il se joint volontiers. Il se nourrit le plus souvent à terre, picorant de menues graines d'herbes sauvages telles que plantain, séneçon, mouron et diverses graminées qu'il recueille en se faufilant parmi les herbes folles, au bord des chemins, dans les jachères, les gazons un peu sauvages, les foins et les vignes. Au printemps, l'oiseau perd de sa sociabilité. Son instinct territorial devient alors très fort.

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Publié le 17 novembre 2018

La jussie : une rampante bien malvenue

 

La jussie rampante (ludwigia peploides) est une plante aquatique qui a colonisé de nombreuses zones humides européennes. La jussie rampante est une plante de la famille des onograceae. Plante herbacée rampante qui se développe à partir de rhizomes, avec une tige florale à port dressé mesurant jusqu'à 0,8 m de hauteur. Les feuilles sont alternes, pétiolées, ovales, de couleur vert luisant, presque glabres en face supérieure, velues en face inférieure.

Les fleurs sont de couleur jaune vif, solitaires, portées par des pédoncules floraux rouges. La floraison a lieu au début de l'été et dure jusqu'à l'automne. Le fruit est une capsule allongée.

 

La jussie se développe sous forme d'herbiers aquatiques très denses, parfois presque impénétrables, immergées ou émergées, en produisant des tapis de tiges plus ou moins rigides pouvant atteindre 6 m de long.

Elle apprécie les eaux très ensoleillées, stagnantes ou à faibles courants (mares, étangs jusqu'à 3 m de fond), cours d'eau, canaux, fossés, et différents types de zones humides.

Elle est peu exigeante en termes de nutriments et de substrat (vases émergées, bancs de galets, gravières, etc.) mais sa croissance est très rapide dans les milieux eutrophes. On a observé localement une colonisation de prairies humides.

 

Origine

La jussie rampante est originaire d'Amérique du Sud, introduite en Afrique, Amérique du Nord, Australie et en Europe, principalement pour fleurir les bassins et les aquariums.

 

En France, la jussie rampante et la jussie à grandes fleurs (ludwigia grandiflora) ont été signalées comme accidentellement introduites dès 1820-1830 dans le Lez à Montpellier, puis rapidement naturalisées dans le Gard et dans l'Hérault. Elles ont gagné la Bretagne, le sud, le nord et l'est de la France.

 

Après une longue phase de latence, elle gagne du terrain dans les années 1970 dans le Sud et en 1990-2000 dans le Nord, probablement en raison du réchauffement climatique et d'hivers plus doux.

 

Impacts

La jussie rampante est considérée comme une des espèces de plante aquatique envahissante les plus problématiques à l'échelle européenne. À la manière des lentilles d'eau, la jussie concurrence la flore aquatique immergée en empêche la pénétration de la lumière vers le fond.

 

Elle peut contribuer aux phénomènes de dystrophisation, voire de zone morte. Elle entraîne un déficit en oxygène, limitant ou empêchant la survie de la plupart des espèces animales.

 

Elle peut aussi entraver le bon fonctionnement de systèmes d'irrigation, de drainage et d'arrosage.

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Publié le 10 novembre 2018

Migrations : l'échange Nord-Sud Objectif Terre !

 

Pour clore cette série de trois rubriques consacrée aux migrations, prenons un peu de hauteur.

 

Dès que les conditions de vie deviennent difficiles, la migration s'impose. En automne sur le col d'Organbidexka, quelques aigles transsahariens passent encore les crêtes.

Viennent ensuite milans royaux, grues, passereaux et pigeons. La Ligue de protection des oiseaux comptabilisait déjà en octobre 4 677 milans royaux. Il y a quinze ans, le suivi réalisé sur les cols pyrénéens avait permis de tirer la sonnette d'alarme sur l'effondrement des populations de cette espèce. Dix ans après, les effectifs sont en nette augmentation (1 521 individus en 2002, 8 796 en 2017).

 

L'arrivée des premières grues, près de 15 000 individus recensés début octobre, du faucon crécerelle (près de 200), de faucons émerillons, busards des roseaux et Saint-Martin, balbuzards pêcheurs, grands cormorans s'ajoutent à la liste des observations. Plus rares sont le pluvier guignard et le vautour moine.

 

Col de l'espoir

À Organbidexka, l'automne est également marqué par l'arrivée d'une grande diversité de passereaux. Mi-octobre en trois journées, les observateurs ont recensé plus de 45 000 passereaux parmi 24 espèces, dont près de 43 000 pinsons des arbres, 900 bergeronnettes grises, 500 chardonnerets élégants et 370 linottes mélodieuses. Enfin, les dernières semaines de comptage s'enrichissent du symbolique passage des pigeons ramiers et colombins. Venus de Scandinavie, d'Europe centrale et même de Russie, plusieurs millions d'entre eux traversent chaque année les Pyrénées pour atteindre l'Espagne et le Portugal. Le froid a gagné les crêtes. Entre les nuages et les chutes de neige, quelques milans royaux, grands cormorans, buses variables, et busards Saint-Martin occupent tout de même le ciel.

 

Comptage encore ici et là

En Lot-et-Garonne, la réserve naturelle de la Mazière assure aussi le comptage et le baguage de plusieurs centaines d'oiseaux chaque année tandis que la frayère du Passage-d'Agen assure, sur la Garonne cette fois, le suivi régulier de la grande alose, migratrice emblématique du fleuve. Le CPIE organise également des stages d'observation des passages des migrateurs (voir photo).

 

Quand on parle migration, on comprend bien alors le lien qui unit les êtres vivants et la Terre, et ce que la nature a de meilleur. Permettre ainsi à chaque être vivant de poursuivre le cycle de la vie s'impose alors à tous et à chacun, comme lien d'universalité et d'humanité sur la planète.

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Publié le 03 novembre 2018

Les migrations : le grand principe

 

Vol d'oies sauvages.

Au début de l'automne, beaucoup d'oiseaux migrent sur de longues distances. Principalement depuis les zones tempérées, vers le sud, puis ils reviennent vers le nord au printemps.

Les zones tempérées nordiques offrent l'avantage d'avoir des jours plus longs que les zones méridionales, et elles offrent de plus longues plages de temps aux oiseaux pour nourrir leurs jeunes.

Les zones méridionales, plus chaudes, offrent en revanche un approvisionnement alimentaire changeant peu avec la saison mais où la compétition alimentaire est plus élevée.

L'avantage de la migration compense les coûts énergétiques et les dangers liés à la migration. La prédation peut en effet être augmentée pendant la migration. Certains rapaces, comme l'épervier d'Europe, suivent les groupes de passereaux migrateurs. D'autres, tel le faucon d'Éléonore, calquent leurs périodes de reproduction avec le passage automnal des passereaux. Des faits du même ordre ont été observés chez une chauve-souris, la grande noctule. Le voyage des oiseaux migrateurs est souvent difficile et bon nombre d'individus n'atteignent pas leur destination.

 

Certaines espèces sont totalement migratrices ; d'autres le sont partiellement, c'est-à-dire que certains individus migrent et que d'autres sont sédentaires ou résidents, à savoir qu'ils restent sur place.

 

En France, le premier site où les vols migratoires ont été dénombrés de façon systématique selon un protocole bien défini a été le col d'Organbidexka, en bordure de la forêt d'Iraty, dans la province basque de la Soule (Pyrénées-Atlantiques), rapidement suivi par la pointe de Grave, à l'extrémité nord du Médoc. Depuis, c'est un réseau de plus de 40 sites qui sont suivis, dont plus de la moitié l'est régulièrement. Les résultats des comptages sont inscrits chaque soir sur le portail français de la migration où chaque internaute peut les consulter sous forme de listes, graphiques, etc.

 

L'observation et le comptage de la migration sont des activités propices à l'accueil de jeunes ornithologues, qui se sont formés à la pratique rigoureuse de leur passion auprès des «spotteurs» (surnom donné aux responsables des comptages migratoires). De nombreux professionnels de l'environnement ont fait leurs premières armes dans ce cadre. Bien avant les années 2000, l'association ARPE 47 – CPIE a d'ailleurs organisé quelques déplacements sur le col d'Organbidexka pour observer les migrations et oiseaux de passage, tandis que sur les cols voisins la chasse aux oiseaux migrateurs battait son plein.

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OCTOBRE

Publié le 27 octobre 2018

Migration des grues : levez la tête, comptez

 

Les grues sont des oiseaux puissants qui migrent sur environ 2 500 km de distance. Ils passent l'hiver en Afrique du Nord ou en Europe méridionale, au sud de l'Espagne.

Depuis les années 2000, à cause du réchauffement climatique, on observe qu'une partie des oiseaux hiverne dans le centre de la France, en Creuse notamment. Les vols migratoires sont en forme de V ou de Y. Levez la tête, et comptez-les par groupe de 10 puis par 50, et enfin par paquet de cent.

 

La grue cendrée (Grus grus) est un grand oiseau de la famille des gruidés. Elle mesure de 100 à 120 cm, pour une envergure de 180 à 240 cm et un poids de 4 à 6 kg. Elle est principalement grise avec une bande blanche verticale le long du cou, une touffe de

 

plumes noires garnit sa queue. Elle porte sur le crâne une portion de peau nue rouge, peu visible dans la nature.

 

Elle se nourrit d'insectes, de graines, maïs¨et autres, d'herbes et de jeunes pousses, de mollusques, de vers, de glands de chêne vert, d'olives.

 

En vol, les grues cendrées crient, la plupart du temps, environ toutes les dix à quinze secondes. Le chant, un «grou» sonore, s'entend jusqu'à quatre kilomètres. C'est une particularité anatomique du bréchet de la grue qui explique son exceptionnelle puissance.

 

Les grues cendrées comme les cigognes, ont l'habitude d'utiliser les ascendances thermiques pour s'élever en planant et migrer en se déplaçant d'un thermique à l'autre en évitant le vol battu. Ainsi, elles économisent leur énergie. Leur vitesse peut atteindre 90 km/h, avec une altitude pouvant aller de 200 m à 1 500 m. Le nid est un gros tas de tiges et de feuilles au sol, sur lequel l'oiseau se tapit et pond 2 œufs en mai-juillet. La Grue cendrée bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis 1976. Il est donc interdit de la détruire, de la mutiler, de la capturer ou de l'enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou d'enlever les œufs

 

et les nids et de détruire, d'altérer ou de dégrader leur milieu. Qu'elle soit vivante ou morte, il est aussi interdit de la transporter, colporter, de l'utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l'acheter.

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Publié le 20 octobre 2018

Raisin d'Amérique : attention toxique

 

Connaissez-vous le raisin d'Amérique ? Rien à voir avec ce raisin que l'on déguste à l'automne et dont les bienfaits sont avérés sur la santé. Rien à voir non plus, avec le cousin d'Amérique, riche parent éloigné…

 

Pour être franc, ce raisin d'Amérique là, on s'en serait bien passé. Il s'agit d'une plante invasive. Une de plus ! qui colonise actuellement notre pays.

 

Le raisin d'Amérique ou teinturier (phytolacca americana) est une espèce de plante herbacée, vivace, de la famille des phytolaccaceae. Elle est originaire du sud-est de l'Amérique du Nord, du Midwest et de la côte du golfe du Mexique.

 

C'est une plante toxique. Elle est devenue invasive sur une partie des territoires où elle a été introduite, souvent volontairement comme plante décorative ou pour d'autres usages. Elle est un danger pour les populations humaines et certains animaux. Sa concentration en toxines croît avec la maturité de la plante. Ses fruits sont toxiques, la plante est néanmoins encore vendue et cultivée comme espèce horticole ornementale. Dans la nature, elle se retrouve dans des pâturages et souvent sur des zones récemment déboisées (coupes rases). On la trouve aussi dans les jardins, friches, le long de clôtures et lisières forestières et dans des zones de collectes de déchets.

 

Description

Cette plante est grande, vigoureuse et à croissance rapide. Elle peut monter jusqu'à 2 m.

 

Les feuilles sont simples et assez grandes, d'un vert moyen et lisse, avec une odeur jugée désagréable par certains. Portées par de longs pétioles, elles sont disposées alternativement le long des tiges.

 

Les tiges sont robustes, lisses, vertes à rosâtres, rouges ou violacées et à moelle chambrée.

 

Les fleurs apparaissent au début de l'été et sont actives jusqu'au début de l'automne. Vertes à blanches, elles mesurent jusqu'à 5 cm de large. Elles sont parfaites, radialement symétriques, en grappes érigées et allongées, retombant au fur et à mesure que les fruits mûrissent

 

Les baies sont charnues, d'abord vertes, puis blanchâtres, puis pourpre à presque noire.

 

En Europe, elle s'est répandue dans les secteurs boisés humides à sec le long de ripisylves et sur les sols riches en friche ou ayant subi des coupes rases forestières, notamment sur sols sableux et/ou acide (landes de Gascogne où elle est la plus présente et en expansion). La plantule développe rapidement une vigoureuse racine.

 

Si vous en voyez contacter le CPIE 47.

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Publié le 13 octobre 2018

Houblon : un petit loup qui sort du bois

 

Le houblon ou houblon grimpant (Humulus lupulus) est une plante herbacée vivace, grimpante, de la famille des Cannabaceae. C'est une liane à grosse racine charnue de laquelle partent de longues tiges herbacées à section quadrangulaire qui s'enroulent à vive allure autour de leur support. On le nomme aussi parfois vigne du Nord, salsepareille indigène, bois du diable ou couleuvrée septentrionale.

Les Romains, croyant que le houblon suçait la sève des arbres sur lesquels il grimpait, l'appelèrent lupulus, «petit loup». Luppolo signifie «houblon» en italien. La plante développe des tiges allongées, jusqu'à plus de 10 m, volubiles aux feuilles opposées, à 3 ou 5 lobes.

 

C'est une plante dioïque. Les plants femelles produisent des chatons qui, à floraison, deviennent des cônes ovoïdes couverts d'une résine odorante et pulvérulente, appelée la lupuline. Les fruits, contenant des graines, sont des akènes globuleux et gris. Les plants mâles portent des fleurs en panicules larges. Le houblon pousse naturellement en milieu frais (clairières, lisières), humide ou en bord d'eau dans les ripisylves. Souvent mis en culture sur des sols plus riches, il est plus sensible aux pucerons et à certains pathogènes. La plantation de haies périphériques est un des moyens de lutte intégrée. Le houblon sauvage semble avoir eu autrefois une certaine importance pour les forestiers. Les archives conservent des témoignages d'amendes données à des personnes ayant coupé du houblon en forêt sans «licence», sans autorisation.

 

Des vertus, qui l'eût cru

Le houblon est utilisé comme plante grimpante décorative dans les jardins d'ornement. On peut également consommer les jeunes pousses cuites comme des asperges. Il est considéré comme anaphrodisiaque et il servirait aussi à protéger contre certains types d'allergies.

 

Il peut être consommé en tisane, car il faciliterait le sommeil. Les longues tiges de houblon récoltées de septembre à novembre peuvent être utilisées pour la vannerie sauvage. En France, le houblon est cultivé dans le Nord et l'Est sur des fils de fer attachés à un réseau de câbles maintenu par des perches de bois à 7 m du sol.

 

En Belgique, il est cultivé sur environ 180 ha dans la région de Poperinge qui produisait environ 363 t par an au début des années 2000. Depuis le XIIe siècle, les inflorescences femelles sont utilisées pour aromatiser la bière. Hildegarde de Bingen (1099-1179) découvrit les vertus aseptisantes et conservatrices du houblon, ainsi que son amertume. Il permettait ainsi à la bière de se conserver mieux et plus longtemps. Auparavant, un mélange d'herbes et d'épices nommé gruit était utilisé pour fabriquer ce que l'on appelait alors la cervoise.

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SEPTEMBRE

Publié le 29 septembre 2018

Colchique d'automne : couleur et fraîcheur

 

Quand la comptine populaire évoque des colchiques dans les prés, Le Coin nature présente aujourd'hui le colchique d'automne (photo J-M. Torrès).

Et pour cause, le rose violet clair de la fleur couvre en ce moment quelques massifs, prairies ou sous-bois.

 

Le colchique d'automne, colchicum autumnale, est une plante herbacée du genre colchicum. Il appartient à la famille des liliaceae. Il fleurit dès la fin août et jusqu'à la mi-novembre et apprécie une exposition mi-ensoleillée en sol ordinaire.

 

C'est une plante assez basse, à corme, d'une taille de 15 à 20 cm. Elle présente la particularité d'avoir deux apparences très différentes.

 

En automne, seules les fleurs apparaissent, naissant d'une spathe tubuleuse au niveau du sol. Elles sont formées de six tépales, trois pétales roses et trois sépales de la même couleur et de même aspect. Six étamines sont insérées sur deux niveaux différents. Les styles courbés à leur extrémité sont terminés par un stigmate décurrent.

 

Au printemps, ce sont les feuilles lancéolées, larges qui apparaissent entourant le fruit, une grosse capsule ovoïde formée d'abord sous terre.

 

Fleur solitaire terminale qui cependant vit groupée. C'est une plante hermaphrodite, avec une pollinisation entomogame, autogame. Le fruit se présente en capsule.

 

On le rencontre en climat européen tempéré, sur des prairies médio-européennes, fauchées, mais aussi en région montagnarde.

 

Ses longues feuilles apparaissent après les fleurs. Laissez-les se dessécher, elles nourrissent les bulbes jusqu'à la prochaine floraison.

 

Toutes les parties du colchique sont toxiques : bulbe, fleur et feuillage. Il fut un temps, où les jouets étaient souvent fournis par la nature. Dans la capsule du colchique d'automne, les graines cliquettent. Pourtant, sachez bien qu'il faut absolument éviter que les enfants cueillent les capsules et ne les avalent.

 

Tout ce qui brille n'est pas d'or, le colchique a aussi pour nom : safran bâtard, ail des prés, chenard, mort-chien, tue-chien, tue-loup, vachette ou veilleuse.

 

À bon entendeur…

 

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Publié le 15 septembre 2018

Alerte aux espèces invasives : tous concernés !

Pour le compte de l'agence régionale de santé, le CPIE 47 anime un stand d'information et de sensibilisation sur l'ambroisie et sur le moustique sur la Foire d'Agen.

La semaine prochaine, le CPIE 47 élargira à d'autres espèces invasives, à l'occasion de la Foire Exposition du Grand Villeneuvois. La prolifération des espèces exotiques envahissantes (EEE) est aujourd'hui une réalité qui nous concerne tous.

Les stars du moment s'appellent moustique tigre et ambroisie. Des risques sanitaires existent et la surveillance est lise en place.Elles volent la vedette à la pyrale du buis et au frelon asiatique, qui ont déjà causé des dégâts et semé quelques frayeurs.

 

Le saviez-vous ?

"Le coin nature" vous livre aujourd'hui une information de première importance.

Un nouvel envahisseur a fait son apparition. Le capricorne asiatique des agrumes (anoplophora chinensis) est un coléoptère originaire d'Asie. Il a été identifié sur la commune de Royan (Charente-Maritime) en juillet 2018. Cet insecte représente une menace pour plusieurs espèces de feuillus à bois tendre tels que les érables, platanes charmes, saules, peupliers, arbres à agrumes...

 

Reconnaître l'insecte (anoplophora chinensis)

Les adultes d'anoplophora chinensis ont une silhouette caractéristique des longicornes : les antennes sont au moins aussi longues que les corps.

Le corps est entièrement noir brillant ponctué de tâches blanches ou beige clair, de forme et nombre variables. Les antennes présentent des tâches blanches à reflets bleutés.

 

La partie antérieure des élytres est fortement granuleuse, ce qui le différencie de l'autre espèce de capricorne asiatique, anoplophora glabripennis, qui est également à nous signaler.

 

Localiser les adultes

Les adultes sont visibles d'avril à octobre (avec un pic de population entre juin et août). Ils colonisent uniquement les arbres vivants. Ils sont à rechercher principalement sur les rameaux où ils se nourrissent de l'écorce, voire sur le tronc à leur émergence.

 

En cas de découverte, n'hésitez pas à les capturer, à les enfermer dans un récipient clos (pot de confiture par exemple) et à les mettre au congélateur pour les tuer.

 

Ils se laissent facilement tomber lorsqu'on secoue l'arbre ou tape sur les branches. Ils ne présentent aucun risque de morsure.

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Publié le 08 septembre 2018

Rotation des cultures : c'est dans l'air du temps

 

Voici septembre, la rentrée et le retour du coin nature. L'arrivée prochaine de l'automne montre combien le rythme des saisons nous impacte tous !

En environnement, le terme rotation, associé aux planètes, fait référence au mouvement. Cela sert aussi à caractériser un cycle ou un événement de l'actualité, comme un départ du gouvernement…

Plus sérieusement, la rotation des cultures (Photo J.-M. Torrès), utilisée au jardin ou en agriculture, définit l'assolement.

Ce terme désigne la situation spatiale, géographique des cultures à un moment donné et leur répartition dans les parcelles. C'est une méthode ancestrale, très utilisée au Moyen Âge, pour obtenir un bon rendement sans appauvrir le sol.

Comment ça marche ?

La rotation consiste à faire «tourner» les cultures. Le potager est divisé en plusieurs parcelles, on cultive des plantes qui ont les mêmes besoins en nutriments, compost, fumier et eau. Deux principes pour une terre bien saine : on ne cultive pas deux années de suite la même plante au même endroit et on fait se succéder des plantes dont on consomme des parties différentes (racines, feuilles, fruits graines). Il est de règle de partager en quatre l'espace à cultiver, ce qui permet une rotation sur quatre ou six ans, en fonction de la place disponible, évidemment. Le même légume n'est pas cultivé pendant trois ans au même endroit. On peut aussi installer de l'engrais vert sur une parcelle pour l'enrichir.

À quoi ça sert ?

Le sol s'appauvrit moins rapidement et présente moins de carences. On évite la prolifération des maladies et parasites associés à certains types de plantes. Certains végétaux apportent des nutriments, oligo-éléments, azote, qui serviront aux cultures suivantes. Les pommes de terre permettent par exemple de bien nettoyer la terre, qui se restructure lentement. Pour le jardin, un endroit ensoleillé et abrité du vent est aussi un gage de réussite.

 

Deux rendez-vous grand public reviennent chaque année. La foire d'Agen, du 12 au 16 septembre, et la Foire-Expo du Grand Villeneuvois qui se déroule 20 au 22 septembre à Villeneuve. Venez nous y retrouver.

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JUIN

Publié le 30 juin 2018

Le millepertuis perforé : la plante magique

 

Le millepertuis perforé pousse en petits massifs./ Photo J.-M. Torrès

Le millepertuis perforé, millepertuis commun ou millepertuis officinal (hypericum perforatum L.) est une plante herbacée vivace de la famille des clusiacées.

Les poches sécrétrices transparentes présentes sur le limbe des feuilles allongées donnent l'impression de multiples perforations, particularité à l'origine du nom de millepertuis qui signifie mille trous.

 

Utilisée en médecine et largement popularisée, la plante porte de nombreux surnoms dont le plus célèbre est celui d'herbe de la Saint-Jean. L'usage médicinal du millepertuis (hypericum perforatum) remonte à au moins 2 400 ans.La plante mesure entre 30 et 60 cm de hauteur. Sa fleur est jaune, a 5 pétales en forme d'étoiles. Elle colore allégrement les mains lors de la cueillette.

 

Elle pousse en petits massifs et peut être relativement abondante dans les champs et en bordure de route. Ses feuilles sont parsemées de milliers de petits trous.

 

Un chasse-diable

Elle est associée depuis longtemps aux fêtes du solstice d'été et aux feux de la Saint-Jean. Récoltée en Europe la veille de la Saint-Jean, cette plante de lumière, couleur du Soleil, possédait, dit-on, des vertus surnaturelles : brûlées dans les feux de la fête, elle chassait le diable et les maladies ; gardée chez soi, elle éloignait le tonnerre.

 

Il s'agit d'une plante sauvage héliophile et calcicole. Les bords des chemins, les lisières de forêt, prairies et talus secs, clairsemés et calcaires constituent ses habitats préférés. Le millepertuis craint l'ombre et l'humidité.

 

On le trouve dans toute l'Europe, en Asie, en Afrique du Nord et en Amérique du Nord.

 

Jadis, l'hypericum perforatum était considéré comme une plante magique associée à la magie blanche. Le millepertuis perforé est un très ancien chasse diable, c'est-à-dire qu'il faisait fuir les esprits tourmenteurs. Au Moyen Âge, il n'était pas rare d'en trouver accrochés des bouquets aux portes des granges.

 

Inscrit à la pharmacopée française en 1818, il tomba dans l'oubli à la fin du XIXe siècle. La pharmacologie moderne redécouvre certaines de ses propriétés thérapeutiques.

 

Pour l'heure, Le Coin Nature marque une pause estivale et vous donne rendez-vous à la rentrée prochaine.

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Publié le 23 juin 2018

L'ambroisie : allez, arrachez et respirez en paix !

 

Quelle est cette plante qui dérange notre tranquillité et affiche aujourd'hui samedi 23 juin sa journée internationale ?

 

L'ambroisie à feuilles d'armoise est aujourd'hui présente partout en France, y compris en Nouvelle Aquitaine. En Lot-et-Garonne, elle est encore mal repérée.

L'Agence régionale de santé coordonne les actions de surveillance et de lutte contre cette plante hautement allergène. Plusieurs organismes (CPIE, Fredon, chambre d'agriculture, collectivités, services de routes) auscultent les zones propices à sa propagation. Le site : http//www.signalement-ambroisie.fr/recueille les observations des particuliers. Agir contre son expansion est un enjeu de santé publique qui requiert l'implication de tous.

 

Ses feuilles sont profondément découpées jusqu'à la nervure centrale, vertes sur leurs deux faces avec des nervures blanchâtres. La tige rougeâtre et striée, et les feuilles sont recouvertes de duvet. Sa taille varie généralement de 30 cm à 1,20 m de hauteur.

 

Fleurie de juillet à septembre, elle peut répandre plus d'un milliard de grains de pollen dans l'air, dans un rayon de 100 km grâce au vent.

 

On peut la trouver sur les bords de route, friches, cultures de printemps, berges de rivière et intercultures. Autrement dit, à peu près partout autour de nous…

 

Risques pour la santé et les cultures

Ses pollens provoquent de fortes réactions allergiques. Cinq grains de pollen par m3 suffisent à provoquer des symptômes. L'ambroisie provoque ce que l'on appelle communément le rhume des foins, rhinites et conjonctivites. Elle peut aussi provoquer asthme, urticaire et eczéma. Pour les professionnels de l'agriculture, elle pose problème car la plante est invasive.

 

Que faire ?

Elle ne supporte pas bien la concurrence. Pour éviter son apparition, il suffit de semer une autre plante, en couvre-sol. Quand elle est présente, les choses se compliquent. Une plantule tondue d'ambroisie produit non pas un mais deux rameaux fleurissant en même temps. Il est donc impératif d'arracher ces plantes avec leurs racines.

 

Si vous en trouvez sur votre terrain, arrachez-la soigneusement, idéalement quand la plante est jeune. Encore faut-il la repérer et bien l'identifier… C'est ce que propose le CPIE, cet après-midi, à Saint-Sylvestre, dans le cadre de la Journée internationale de l'ambroisie.

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Publié le 16 juin 2018

L'ambroisie : apprendre à la connaître et à s'en protéger

 

On trouve l'ambroisie sur des terres dénudées.

C'est le samedi 23 juin, date qui marque la Journée Internationale de l'Ambroisie, qu'une sortie grand public sera organisée sur le territoire du Fumélois-Lémance et à Saint-Sylvestre précisément. Sortie consacrée à cette plante exotique envahissante qui prend de l'ampleur.

 

L'ambroisie appartient à la famille des astéracées (même famille que le tournesol). C'est une plante originaire d'Amérique du Nord. On note sa première apparition en 1863. C'est une espèce pionnière définie comme opportuniste mais très peu compétitive.

 

La levée se fait entre avril et juin, le développement végétatif entre mai et juillet. La floraison et l'émission de pollen se fait entre la fin du mois de juillet et le début du mois d'octobre avec un pic de production de pollen en septembre. La fructification intervient en octobre.

 

Habitat

On la trouve sur des terres dénudées : décombres, décharges, champs de maïs et tournesol, terrains vagues, jachères, sols graveleux. C'est une plante annuelle monoïque (c'est-à-dire fleurs mâles et femelles séparées).

 

Ses feuilles sont très découpées. Elles sont opposées à la base puis alternent vers le sommet.

 

Les graines sont viables dans le sol pendant dix ans. Imaginez un peu le résultat ! Elles ne se développent que si elles affleurent et si la température est comprise entre 20 et 25°C.

 

Les épis supérieurs sont les fleurs mâles qui possèdent les pollens allergènes.

 

Invasion

L'invasion est favorisée par les activités humaines, la plante est disséminée par l'eau, les semelles de chaussures, les pneus de camions, les graines à oiseau mais surtout par le travail et le transport de sol.

 

6 à 12 % de la population est sensible à l'ambroisie. Il suffit de 5 grains de pollen par mètre cube pour voir l'apparition des premiers symptômes qui sont : la rhinite, la conjonctivite, la trachéite, l'asthme et l'eczéma.

 

Pour en savoir plus rejoignez dès maintenant les activités proposées par le CPIE 47.

 

L'occasion de faire le point avec des spécialistes, pour lutter efficacement contre cette plante invasive. Inscription préalable et renseignement au 05 24 32 69 77.

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Publié le 09 juin 2018

L'orchis pyramidale : la star de Pentecôte...

La prochaine sortie proposée par le CPIE 47 sur les orchidées aura lieu le mercredi 13 juin, de 14h30 à 16h30, sur le site de Lascrozes. Revenons aujourd'hui sur l'orchis pyramidal, la star de Pentecôte, toujours fleurie en ce moment…

 

L'orchis pyramidal (anacamptis pyramidalis) est une orchidée terrestre européenne. Sa floraison s'échelonne d'avril à juillet. Si je vous en parle aujourd'hui, c'est que le temps pluvieux de ces dernières semaines de mai fait qu'elle est encore très présente dans les jardins, les espaces publics ou sur les bords de route. La plante peut atteindre 60 cm mais oscille le plus souvent entre 10 et 25 cm (photo Jean-Manuel Torrès).

 

Ses feuilles lancéolées dressées sont situées à la base de la plante et d'autres plus petites, peu visibles, sont fixées sur la tige (feuilles caulinaires). L'inflorescence dense forme un épi pyramidal de fleurs serrées. Les fleurs rose soutenu mais dont la couleur peut varier du rose clair au pourpre sont très rarement blanches. Leur labelle, nettement trilobé, muni de deux crêtes saillantes à la base, forme vers l'arrière, un éperon filiforme d'environ 1 cm.

 

Le saviez-vous ?

Cette plante était bien connue autrefois, et certains la nommaient «la Pentecôte»… Car c'est à ce moment de l'année que les gens la cueillaient traditionnellement pour en faire des bouquets. Puis elle a ensuite beaucoup disparu. Elle réapparaît désormais en nombre depuis quelques années.

 

L'hybridation avec d'autres anacamptis a été observée. On nomme cela hybridations interspécifiques. Elle est possible avec des serapias (hybridations intergénériques).

 

La plante ne possède pas de nectar, l'attirance des papillons pour cette dernière est donc un leurre. Comme il s'agit d'assurer la fécondation, la morphologie des fleurs est bien adaptée aux trompes des lépidoptères. Les lépidoptères intéressés peuvent être diurnes ou nocturnes, les genres sont : euphydryas, melanargia, melitaea, pieris, zygaena. Une observation concernant un syrphe comme pollinisateur a été rapportée.

 

L'anacamptis pyramidalis colonise les sols calcaires, les pelouses, les prairies sèches et bien exposées, les talus, jusqu'à 2000 m d'altitude.

 

Cette orchidée se répartit sur le centre et le sud de l'Europe et forme dans certaines régions des populations très abondantes. Présente en Angleterre et en Irlande, elle est très rare en Belgique, où elle atteint, sur le continent, sa limite nord. Elle est commune en France : Alpes, Aquitaine, Corse, Lorraine… En France, l'espèce est classée en préoccupation mineure.

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Publié le 02 juin 2018

L'érable : un arbre adaptable

Les érables sont des arbres et des arbustes du genre acer, appartenant à la famille des sapindacées.

 

La plupart des érables peuvent atteindre entre 10 et 45 m de hauteur. Les autres relèvent plus du terme d'arbrisseau, mesurant moins de 10 m. Ils ont des feuilles caduques mais une minorité en Asie du Sud et dans le bassin méditerranéen sont sempervirentes.

 

La plupart des érables tolèrent le manque de luminosité : beaucoup de petits spécimens s'accommodent de vivre sous la canopée des feuillages des arbres plus grands qu'eux, si bien que les plus grands spécimens deviennent dominants. Le faisceau des racines de l'érable est typiquement dense et fibreux.

 

Les feuilles d'érable sont toujours opposées et sont, dans la plupart des espèces, à nervuration palmée. Les fleurs sont régulières, symétriques, en grappes ou panicule. Elles sont vertes, jaunes, orangées ou rouges.

 

Sirop et ornement

Le fruit appelé samare est jumelé en disamare, en forme d'hélice. La graine peut ainsi, grâce au vent, être transportée sur des distances considérables. Elle parvient à maturité sur l'arbre de quelques semaines à six mois selon l'espèce et est dispersée peu de temps après. Les espèces ont besoin de la stratification pour germer. La graine peut rester dormante plusieurs années avant de germer.

 

Parmi les érables, on trouve des espèces utilisées pour la production du sirop d'érable en Amérique du Nord, des espèces fournissant du bois d'œuvre et d'autres enfin utilisées comme arbres d'ornement pour la forme particulièrement découpée de leurs feuilles ou pour la coloration de leur feuillage en automne.

 

L'érable, comme le frêne, possède une stratégie de croissance et de captation de la lumière typique d'une essence de trouée, qui le rend également apte aux systèmes bocagers.

 

Plus la lumière est disponible, plus il croît vite et de manière importante. Il ne peut, comme le hêtre, réduire sa croissance fortement quand il manque de lumière et ainsi attendre longtemps le retour d'une situation plus ensoleillée.

 

Il montre néanmoins sous le couvert d'autres arbres (au stade buissonnant notamment) une relative plasticité en surdéveloppant la feuillaison du sommet de la couronne, avec un houppier en forme de parapluie pour mieux capter la lumière.

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MAI

Publié le 19 mai 2018

Ayez du charme : comme il vous plaira !

Les charmes constituent un genre d'arbres et d'arbustes de la famille des bétulacées comme l'aulne, le bouleau et le noisetier. Ce genre compte une trentaine d'espèces des régions tempérées de l'hémisphère nord, d'Asie mineure et d'Europe.

 

Le charme fournit un excellent bois de chauffage, du bois de trituration et différents bois de service. Une forêt constituée principalement de charmes est appelée une charmaie ou une charmeraie.

 

Un joli port

Son tronc droit, d'environ 0,50 m de diamètre, se dresse jusqu'à sa cime ovoïde, plutôt étroite, formée de nombreuses branches longues et grêles. Ses branches portent des feuilles caduques, simples, en position alterne, par un court pétiole, souvent rougeâtre.

 

Longues de 5 à 12 cm, large de 3 à 6, celles-ci présentent une forme allongée, ovoïde, à nervures latérales en principe non ramifiées et sont doublement dentées.

 

Le charme apprécie les sols neutres, assez riches, argileux et frais mais redoute les humus acides et les sols marécageux.

 

Après le hêtre et le chêne, c'est l'arbre à feuilles caduques le plus abondant de France, surtout dans les plaines et sur les plateaux du Nord et de l'Est, où il constitue la base des taillis.

 

Il est également souvent utilisé pour former des haies taillées, ou des charmilles.

 

De faible longévité, il ne vis en moyenne que jusqu'à 150 ans.

 

En montagne, on ne le rencontre guère au-delà de 1 100 m.

 

Compagnon du chêne sessile et du hêtre, on le distingue facilement au milieu des autres arbres par son tronc cannelé, comme formé de muscles longs et légèrement sinueux.

 

Et comme on le dit chez nous, lors des sorties découverte des arbres, voici une astuce mnémotechnique très facile pour faire la différence entre le charme et le hêtre : écoutez bien, «le charme d'Adam, c'est d'être à poil». Tout est dit ou presque… observez la feuille et à la semaine prochaine.

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Publié le 12 mai 2018

L'engoulevent : c'est le moment !

Si vous ne savez pas encore, l'engoulevent est présent chez nous en ce moment. C'est un oiseau crépusculaire et nocturne. On l'entend donc à la nuit tombée de la nuit. Son cri est particulier, comme son vol surprenant.

 

L'engoulevent d'Europe (caprimulgus europaeus) est une espèce d'oiseaux de la famille des Caprimulgidae.

Il possède un plumage cryptique très complexe, mêlant le gris, le beige et le brun, ce qui lui confère un camouflage efficace le jour, lorsqu'il reste posé au sol ou perché, immobile, le long d'une branche.

En vol, le mâle arbore cependant des taches blanches bien visibles sur les coins de la queue et au bout des ailes. Le cou est court, portant une grosse tête munie d'un petit bec. Les ailes et la queue sont longues et étroites, les pattes sont courtes. L'engoulevent d'Europe se nourrit d'une grande variété d'insectes volants, qu'il attrape en vol, souvent en chassant depuis un perchoir. Il chasse à vue, utilisant ses yeux relativement grands et munis d'une couche réfléchissante qui améliore sa vision de nuit. Il ne semble pas utiliser son ouïe pour chasser, et ne fait pas d'écholocalisation. Il boit et se baigne au vol.

 

Un chant nocturne caractéristique

L'engoulevent d'Europe mâle occupe un territoire au printemps, et rappelle sa présence par son chant nocturne caractéristique. Certains le comparent à un vélomoteur ancien…

 

Celui-ci ressemble à un ronronnement roulé et modulé, continu sur plusieurs minutes, audible à plusieurs centaines de mètres et répété pendant des heures. Le mâle patrouille sur son territoire avec les ailes remontées en V, la queue étalée, chassant les intrus en claquant des ailes et en criant. Le claquement des ailes sert aussi à la parade, quand le mâle poursuit la femelle dans un vol en spirale. L'engoulevent d'Europe ne construit pas de nid, mais pond ses œufs directement sur le sol. Ceux-ci éclosent après 16 à 21 jours d'incubation, et les poussins acquièrent leur plumage après 16 à 17 jours supplémentaires.

 

L'engoulevent d'Europe se reproduit dans la majeure partie de l'Europe et en Asie, et hiverne en Afrique subsaharienne. Il privilégie généralement les zones ouvertes et sèches, avec quelques arbres et de petits buissons, comme les landes, les clairières, les coupes ou les jeunes pinèdes. Bien que l'espèce soit exposée à la prédation et au parasitisme, elle est surtout menacée par la perte de son habitat, le dérangement et la diminution du nombre d'insectes causée par l'usage de pesticides. Le nom de l'engoulevent d'Europe, Caprimulgus, fait référence à un vieux mythe selon lequel l'engoulevent téterait les chèvres, les empêchant alors de donner du lait. On a la chance d'en voir tous les ans, chez nous en Villeneuvois, sans pour autant croiser trop de chèvres…

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Publié le 05 mai 2018

Le chêne pédonculé : un atout pour la paysage

 

Son nom latin quercus robur signifie «chêne robuste». C'est un grand arbre en général de 25 à 35 m de haut qui peut dépasser les 40 m. Sa longévité est d'environ 500 ans mais peut varier de 700 à 1 200 ans.

 

C'est une espèce d'arbres à feuillage caduc originaire des régions tempérées d'Europe, appartenant à la famille des fagacées. Son fruit est porté par un long pédoncule.

Sa silhouette est caractéristique avec sa cime en dôme ample, un houppier irrégulier avec de grosses branches horizontales noueuses, et un feuillage réparti en amas denses entrecoupés d'éclaircies. Chez les jeunes arbres l'écorce est grise, lisse et brillante, puis devient sombre, épaisse et densément fissurée. Le tronc droit peut atteindre 3 m de diamètre. Il tend à être très haut et bien régulier en forêt, tandis qu'il est souvent gros et court à découvert dans les campagnes et les villages. Il se divise en grosses branches tortueuses pour former le houppier.

 

Le chêne pédonculé est très commun dans les plaines de toute la France, de Suisse et de Belgique, sauf dans la région méditerranéenne où il est très rare.

 

Ce chêne est une essence pionnière à postpionnière. Il se développe sur des sols de substrats variés : argiles, limons, sables, tourbe.

 

C'est essentiellement un arbre de l'étage dit collinéen (plaines et collines) et de la base de l'étage montagnard, il ne monte pas au-delà de 1 300 m d'altitude.

 

Le chêne pédonculé supporte mal les fortes sécheresses estivales contrairement au chêne sessile qui les supporte mieux.

 

Le chêne de Rogé

Le CPIE Arpe47 contribue à la valorisation du patrimoine naturel.

 

Aujourd'hui, à midi, a lieu à Villeneuve, la cérémonie de labellisation du chêne de Rogé qui devient officiellement Arbre Remarquable de France. Situé dans l'enceinte du château de Rogé, cet arbre livre d'imposantes mensurations. Circonférence du tronc 6,80 m (à 1,30 m du sol). Hauteur : 28 m. Âge estimé 250 ans. Son port est dit fastigié, ce qui fait de lui le premier de cette catégorie dans la base de données nationale de l'association partenaire ARBRES présidée par Georges Feterman.

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AVRIL

Publié le 21 avril 2018

La biodiversité : qu'es aquo ?

Préserver la biodiversité est un sujet d'actualité. On parle beaucoup des menaces qui pèsent sur elle, et des conséquences de sa détérioration. Mieux la connaître, c'est prendre conscience des avantages qu'elle apporte, et mieux la protéger. Ici en Lot et Garonne, au quotidien, le CPIE Arpe 47 veille, œuvre, et contribue à sa préservation.

 

La biodiversité regroupe l'ensemble des vies présentes sur notre planète, dans le milieu terrestre, aquatique ou marin. Ce terme désigne l'ensemble des éléments naturels qui composent l'environnement.

 

Appelé aussi diversité des écosystèmes, il désigne la pluralité des milieux naturels accueillant les organismes vivants. La chaîne alimentaire d'un milieu est un des exemples concrets de la biodiversité écologique.

 

Il y a actuellement près de 2 millions d'espèces recensées dans le monde. Certaines ne sont pas encore répertoriées. L'Homme fait partie intégrante de la biodiversité. Son activité apporte des changements considérables dans l'écosystème. L'exploitation des ressources naturelles, la déforestation, la surpêche, l'agriculture intensive mondialisée, contribuent à la destruction et à l'érosion de la biodiversité. On le sait, de nombreuses espèces sont vouées à la disparition. La prise de conscience et l'éducation à l'environnement offrent à tous, l'occasion de mieux connaître et protéger la nature.

 

Le saviez-vous ?

Votre voix compte pour la planète… En ce moment a lieu sur internet un vote citoyen, ouvert à tous, pour soutenir des initiatives locales. À l'issue des sélections, un seul projet a été retenu pour représenter le Lot-et-Garonne au niveau national, celui de l'association ARPE 47 CPIE Pays de Serres Vallée du Lot. C'est aussi le seul projet porté par un CPIE pour toute la région Nouvelle-Aquitaine. Ce projet 100 % local propose la création et l'animation d'un centre nature tout public à Lascrozes sur la commune de Villeneuve-sur-Lot.

 

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MARS

Publié le 31 mars 2018

Espèces exotiques : une menace pour la biodiversité

Les écrevisses de Louisiane font partie des espèces exotiques envahissantes. (Photo CPIE, J.-M. Torrès)

 

L'introduction d'espèces exotiques est l'une des causes majeures d'atteintes à la biodiversité. En lien avec ses engagements, la France a mis en place un dispositif de lutte contre ces espèces exotiques et leurs conséquences.

Une espèce exotique envahissante est une espèce dont l'introduction par l'homme, volontaire ou non, menace les écosystèmes, les habitats naturels ou les espèces locales avec des conséquences écologiques, économiques et sanitaires négatives. Elles accaparent une part trop importante des ressources dont les espèces indigènes ont besoin pour survivre ou elles s'en nourrissent directement. Les espèces exotiques envahissantes sont aujourd'hui considérées comme l'une des principales menaces pour la biodiversité.

 

Des dommages importants aux écosystèmes

Un système de veille, de lutte, d'éradication, de police de la nature et de communication a été mis en place.

De par sa diversité de climats et de milieux, sa position de carrefour géographique en matière de flux de marchandises et de personnes entre l'est et le sud de l'Europe, la France est fortement touchée par la présence d'espèces exotiques envahissantes. Introductions volontaires, comme le ragondin ou le vison d'Amérique pour l'exploitation de leur fourrure ou fortuites comme le frelon asiatique ou la jussie rampante, certaines espèces causent des dommages importants aux écosystèmes et peuvent avoir des impacts économiques et sanitaires importants, notamment sur les activités agricoles et forestières.

 

Les espèces ont de tout temps voyagé. Dissémination des graines par le vent et les animaux, déplacements naturels liés aux bouleversements climatiques et géologiques, colonisations humaines qui emportaient avec eux les espèces. L'accélération des flux de circulation à l'échelle de la planète (marchandises, tourisme, flux migratoires forcés…) a renforcé d'autant l'introduction volontaire à des fins utilitaires ou d'ornement, ou fortuite de nouvelles espèces par voie terrestre (route, ferroviaire), fluviale, aérienne ou maritime. Nous sommes donc tous concernés. La CAGV et le CPIE proposent pour encore une semaine à la piscine de Malbentre, des panneaux d'information sur deux espèces très surveillées et désormais bien installées, le moustique-tigre et l'ambroisie. L'occasion de se plonger sans retenue dans l'information fiable et ludique qui vous est proposée.

 

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Publié le 24 mars 2018

Ophrys de Mars : la bien nommée

Il existe 47 espèces d'orchidées sauvages en Lot et Garonne dont 17 sont protégées. Les orchidées sont à l'honneur sur le site biodiversite47 du CPIE, qui a créé un OLB «Observatoire Local de la Biodiversité «spécialement dédié à cette famille. Le public est invité à faire part de ses observations pour plus de connaissance partagée sur les espèces locales.

C'est ce que l'on appelle «les sciences participatives «très en vogue actuellement. Le coin nature vous présente aujourd'hui l'Orchis de mars (Ophrys occidentalis). Sa floraison précoce est suivie de près par sa cousine l'ophrys araignée (Ophrys sphegodes).

 

L'Ophrys de Mars (Ophrys occidentalis) est une plante peu haute. Sa tige mesure de 10 à 25 cm, ses feuilles basales forment une petite rosette. Les fleurs livrent 3 sépales verts avec nervure marquée. On y voit deux pétales glabres plus foncés que les sépales, parfois colorés, et 1 labelle brun, velu à marge jaune avec une macule bleuâtre en forme de H. Sa floraison s'étale de février à avril. On la rencontre sur les garrigues, pelouses sèches, et broussailles.

 

Reproduction

Le genre Ophrys, comme beaucoup d'autres plantes à fleurs a besoin d'insectes pour la pollinisation. Mais ce genre a adopté une stratégie tout à fait remarquable consistant non pas à offrir du nectar comme récompense, mais à plutôt utiliser un leurre par mimétisme visuel ou olfactif. Le genre en est devenu dépendant et chaque espèce a co-évolué quasiment qu'avec une seule espèce d'hyménoptère. C'est lors de ce contact prolongé avec la cuticule que le mâle va frôler les pollinies et les transporter vers une autre fleur de l'espèce par un nouvel acte de pseudo-copulation.

 

Les orchidées sauvages s'apprécient à l'extérieur, dans leur milieu, et ne supporteront pas la captivité. Ce n'est pas la peine de les couper pour en faire des bouquets. Elles faneront très rapidement dans le vase. Préférez participer aux sorties nature et découverte du CPIE

 

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Publié le 17 mars 2018

La vigne domestique : l'art de produire

«Taille tôt, taille tard, rien ne vaut la taille de mars». Le printemps approche, mars affiche son dicton populaire. Le CPIE propose aujourd'hui son stage annuel de taille (photo J.-M. Torrès).

Au début de la civilisation, les hommes se contentaient de cueillir les raisins sur les vignes. Après l'observation de dégâts provoqués par des animaux sur les rameaux, l'homme s'aperçut vite que les grappes situées sur les parties restantes étaient plus grosses et plus sucrées.

Il essaya à son tour de limiter le développement de la vigne, en enlevant chaque hiver une partie des sarments. A force d'observations, il constata que les bois productifs de l'année donnaient des grappes plus grosses et des raisins plus gros.

 

Au cours des générations, différents systèmes de taille furent utilisés avec les mêmes principes de base. Jules Guyot, médecin et physicien français du XIXe siècle, laissa son nom à un mode de taille, simple à réaliser, permettant de tailler vite et d'obtenir un rendement intéressant.

Liane vigoureuse

La plupart des vignes sont des plantes grimpantes des régions au climat tempéré ou de type méditerranéen. Les vignes domestiques sont largement cultivées pour leur fruit en grappes, le raisin, que l'on mange ou dont on tire un jus ; le moût qui devient du vin après fermentation. Les différentes variétés se nomment cépages. L'espèce principale cultivée est vitis vinifera.

 

Un plant de vigne cultivé développe des racines qui s'enfoncent généralement à une profondeur de 2 à 5 m et parfois jusqu'à 12-15 m, voire plus. Les racines issues de semis et de boutures sont très différentes. La vigne domestiquée provient d'une vigne sauvage (lambrusque), liane que nous avons évoquée la semaine dernière, et dont les rameaux grimpants peuvent atteindre une trentaine de mètres. La taille est indispensable pour la survie des variétés de vigne utilisées. Plante très vigoureuse, elle a tendance à se développer énormément. Sans taille une année, elle s'agrandirait 10 à 20 fois trop. Patrice Gentié, directeur de Jardivigne et des pépinières Gentié de Sainte-Livrade, est l'invité de taille du CPIE 47 aujourd'hui à Tombeboeuf.

 

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FÉVRIER

Publié le 24 février 2018

La chouette effraie : une dame blanche à l’œil perçant

Retour cette semaine sur le mode de vie de la chouette effraie (2e partie), bien connue sous le nom de dame blanche (Tyto Alba). L'effraie des clochers est une chouette de taille moyenne, munie de longues ailes et avec une tête bien distincte. Son envergure est de 90 cm. Son espérance de vie est en moyenne de 8 ans et dépasse rarement 10 ans.

La chouette effraie chasse la nuit dans des étendues cultivées ou des prairies.

La forme de ses yeux permet de concentrer un maximum de lumière sur la rétine.Elle a besoin de 50 fois moins d'éclairage que l'homme pour voir distinctement. Comme lui, elle bénéficie d'une audition stéréophonique afin de déterminer la provenance d'un son. Elle identifie sa proie même par une nuit sans Lune. La chouette effraie habite les grands milieux ouverts, les prairies, les bandes herbeuses le long des champs et des haies, les vergers. Elle utilise les bâtiments comme des vieilles granges et des clochers d'église, les greniers et les pigeonniers, pour élever sa progéniture. Elle chasse au-dessus des vastes champs avoisinants.

 

La femelle pond de 4 à 13 œufs mesurant de 35 à 43 mm, deux fois par an, au printemps et en été, à même le sol. Elle couve de 30 à 32 jours. À la naissance les petits pèsent environ 15 g. Ils quittent le nid à 2 mois environ et sont nourris par les deux parents. Chaque nuit, ils tuent et transportent une quarantaine de petits mammifères, parfois de petits oiseaux pour se nourrir, eux et leurs petits. Après la saison de nidification, les jeunes se dispersent à moins de 20 km de leur lieu de naissance. Une fois qu'elle a trouvé un site propice pour nicher, elle pourra y passer le reste de sa vie si la nourriture s'y trouve en quantité suffisante.

 

Autrefois, il n'était pas rare qu'elle soit épinglée sur les portes des granges pour chasser le mauvais sort… Espèce protégée sur tout le territoire, qu'elle soit vivante ou morte, il est interdit de la transporter.

 

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Publié le 17 février 2018

La chouette effraie : la reine des clochers

La chouette effraie possède un masque facial blanc en forme de cœur.

 

L'effraie des clochers (tyto alba) est aussi appelée chouette effraie ou dame blanche. L'espèce peuple tous les continents, à l'exception de l'Antarctique et certaines îles. C'est l'espèce de strigiformes la plus répandue au monde.

La femelle, légèrement plus grande que le mâle, mesure 34 à 40 cm de long et pèse 570 g en moyenne. L'effraie des clochers possède un masque facial blanc en forme de cœur. Le dessus du corps est gris cendré à brun jaune, richement pointillé de fines taches blanchâtres. Le poitrail est blanchâtre plus ou moins piqueté de brun foncé. Ses pattes sont longues couvertes de plumes blanches et munies de doigts puissants aux serres bien développées. Ses ailes sont longues et plutôt étroites. L'iris de l'œil est noir.

Son cri est rauque, strident et répétitif. Elle chuinte, poussant des sonorités plus discrètes ressemblant à des soupirs humains. Le chant territorial du mâle dure environ 2 secondes, Elle claque très fort du bec lorsqu'elle se sent menacée.

Les plumes de l'effraie absorbent très bien les frottements de l'air et réduisent les turbulences. Son vol silencieux lui permet de surprendre ses proies avant qu'elles ne s'enfuient ou se cachent.

Son régime alimentaire se compose essentiellement de petits rongeurs, ce que montre l'analyse des pelotes de réjection (campagnols, mulots, souris et musaraignes). Elles mesurent environ 45 mm sur 26 mm et se caractérisent par leur aspect noir, brillant, arrondies aux deux extrémités et lisse quand elles sont fraîches.

L'effraie des clochers a décliné ces trente dernières années. De nombreuses menaces pèsent sur elle. Le trafic automobile est la première cause de mortalité, 40 à 70 % des effraies sont retrouvées mortes sur les routes. La démolition de vieux édifices, la disparition des prairies et des haies engendre la disparition des rongeurs qui constituent la base de son alimentation.

Les pesticides employés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale sont aussi à signaler.

L'effraie des clochers bénéficie d'une protection totale sur le territoire français.

 

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Publié le 10 février 2018

La rainette verte, une espèce menacée

La rainette verte, hyla arborea, est une espèce d'amphibiens de la famille des hylidae.

Elle se différencie de sa proche parente, la rainette méridionale, par son chant plus rapide ou par la bande latérale sombre qui se prolonge sur ses flancs.

Cette ligne se limite au contour de l'œil chez l'espèce méridionale.

 

Elle vit dans les forêts de feuillus, les forêts mixtes, les parcs et jardins, les vergers, les rives des lacs et cours d'eau. Elle évite les forêts trop sombres et denses.

On la trouve encore dans la péninsule Ibérique, en France pour partie et jusqu'à l'ouest de la Russie, la région du Caucase, et au sud vers les Balkans et la Turquie.

 

Les rainettes sont équipées de pelotes adhésives au bout des doigts leur permettant un mode de vie arboricole. En Europe, les rainettes sont les seuls amphibiens européens à avoir ce mode de vie de grimpeur.

Elle ne dépasse pas 5 cm de long, a la peau lisse, d'un vert souvent très vif, a le ventre gris-blanc et présente une bande brune de l'œil aux flancs.

 

Les rainettes vertes se rencontrent dans les milieux marécageux et boisés mais toujours à proximité de l'eau.

Elles ont une activité nocturne intense, tandis qu'elles passent la journée, lorsque celle-ci est bien ensoleillée, immobiles plusieurs heures afin de prendre le soleil.

 

La rainette verte est l'une des espèces en forte régression dans les zones urbanisées et dans les régions d'agriculture intensive. La pollution de l'eau, par les insecticides notamment, ainsi que l'introduction de poissons dans les petites mares sont des facteurs de disparition de l'espèce dans les territoires concernés.

 

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JANVIER

Publié le 20 janvier 2018

 

Le gros bec : casse-noyau par excellence

 

Le gros-bec peut peser jusqu'à 62 g et mesure environ 18 cm.

 

Le gros-bec casse-noyaux est une petite espèce de passereaux de la famille des fringillidae et la seule du genre.

Le gros-bec peut vivre environ 10 ans mais il est plutôt en déclin en raison des changements dans le paysage agricole. Rondouillard, il peut peser jusqu'à 62 g et mesure environ 18 cm. Cet oiseau se rencontre surtout dans les forêts de feuillus et de conifères dans les bosquets, les vergers, les grands jardins et les parcs.

Il est présent dans toute l'Europe, toute l'Asie (sauf du Sud-Est), le Maghreb, l'Égypte et la Libye. Il s'égare aussi dans l'ouest de l'Alaska.

Il est arboricole et préfère les charmes, les hêtres et les érables pour établir son nid. Les gros-becs se regroupent souvent en colonies pour nicher, et chaque couple défend un petit morceau de territoire.

Son nid, dont le site est choisi par le mâle et les fondations construites aussi par lui, est situé à au moins 3 m du sol. Il est en forme de coupe et la femelle y apporte des radicelles, du poil et du crin.

 

Oiseau farouche, il perche dans le haut des arbres et ne se laisse pas observer facilement.

 

Il se nourrit de graines et de noyaux très durs, qu'il casse avec son bec pour en extraire l'amande. Il affectionne les noyaux de cerises et même d'olives. Il aime aussi les graines de charmes et de hêtres. Il consomme également des chenilles, des cerfs-volants qu'il attrape en vol, ainsi que d'autres insectes.

L'hiver, il vient peu à la mangeoire car il trouve en général la nourriture qui lui est nécessaire dans la nature. Néanmoins, s'il s'y aventure, il appréciera les graines de tournesol.

Le chant hésitant du gros-bec casse-noyaux est à son image, discret. Il faut être attentif pour l'entendre, car il est peu sonore, contrairement à son cri, plus explosif.

 

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Publié le 13 janvier 2018

Le merle noir : l'ami des hommes

Tout le monde connaît le merle noir (turdus merula), Il est abondant dans les bois, les parcs et jardins. C'est une espèce de passereaux de la famille des turdidés.

 

Il niche en Europe, Asie et Afrique du Nord. Il a été introduit en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il peut être résident ou migrateur, partiellement ou entièrement selon la latitude. Son nid est en forme de coupe aux formes bien définies, bordé de boue.

Sa taille de 24 à 27 cm lui donne une allure d'oiseau robuste, à la queue assez longue. Son plumage est entièrement noir chez le mâle à l'exception du bec et du cercle péri-orbital qui sont jaunes. Les femelles sont entièrement brunes, plus foncé sur le dessus que sur le ventre. Leur bec est également brun. Les juvéniles sont brun tacheté. L'oiseau reconnaissable sautille et court au sol.

 

Il aime la fraîcheur et l'humidité. Les lombrics constituent sa nourriture préférée. Il s'alimente d'ailleurs principalement à terre où il détecte les larves souterraines et les vers à la vue et à l'ouïe. Leurs sautillements nerveux attirent ces derniers à la surface. Également frugivore, il consomme des baies sauvages, des fruits dans nos jardins et vergers. Ils débarrassent les arbres de bien d'insectes, chenilles et larves indésirables. En hiver, il apprécie les déchets de cuisine, les graines et fruits pourris.

 

Son chant puissant, flûté et mélodieux précède et domine le concert printanier des oiseaux. Il n'y a guère de lieux où il ne soit audible de l'aube au coucher du soleil. Avant la fin de l'hiver, il nous annonce déjà en musique, le printemps.

 

Ne serait-ce que pour cette raison, il mérite notre considération et notre sympathie, malgré sa robe noire ou terne, ainsi que sa banale présence.

 

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Le jasmin d'hiver : les trompettes jaunes

 

Le jasmin d'hiver ou jasmin à fleurs nues (jasminum nudiflorum) est un arbuste sarmenteux de la famille des oléacées originaire de Chine. Il est cultivé comme plante d'ornement, pour sa floraison hivernale. C'est une espèce rustique en climat tempéré. Il est largement cultivé et s'est naturalisé en Lot-et-Garonne. On en connaît environ 200 espèces. Le jasmin d'hiver est largement cultivé pour ses qualités ornementales. Parfaitement rustique, il ne pose aucun problème en hiver jusqu'à −15 °.

Les rameaux sont reconnaissables à leur section carrée. Le jasmin d'hiver développe au printemps des feuilles à trois folioles de 1 à 3 cm de long, ovales, lancéolées. Les fleurs de 3 cm de large sont découpées en 6 lobes.

Selon l'exposition de la plante, les premières fleurs peuvent apparaître dès décembre (surtout dans les jardins de ville) et jusqu'à mars.

 

La grâce naturelle de ses rameaux sarmenteux en fait un arbuste très élégant pour habiller une façade, une pergola, une petite clôture ou fleurir un escalier. Il doit alors être palissé, car ses branches sont trop rigides pour s'enrouler d'elles-mêmes sur un support, mais trop souples pour supporter leur propre poids.

 

Le jasmin d'hiver s'accommode de tous les types de sols. Une terre pauvre, caillouteuse, même calcaire est tolérée. Il fleurit plus généreusement au soleil, mais réussit sans problème à mi-ombre et même au pied d'un mur exposé plein Nord. Il atteint 3 à 4 m de hauteur et d'étalement, mais sa rapidité de croissance est moyenne (10 ans). La taille s'effectue après la floraison.

 

Le grand duc de Toscane avait réussi en 1699 à se procurer un pied d'un jasmin à fleurs doubles qui embaumait. Il était si jaloux de sa plante qu'il avait interdit formellement de la multiplier et son jardinier avait défense de la bouturer.

 

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Publié le 06 janvier 2018