Quelles menaces pour les orchidées ? 

On estime que sur les 160 espèces d'orchidées présentes en France métropolitaine, 27 sont menacées de disparition et 36 sont proches de l'être si aucune mesure n'est prise pour les sauvegarder. Comme pour de nombreuses autres espèces vivantes, tant animales que végétales, les activités humaines sont en grande partie responsables du déclin des populations.

 

Assèchement des zones humides

 

 

Les milieux humides acides, et notamment les tourbières, sont l'habitat naturel de certaines orchidées telles que le Malaxis des marais, Hammarbya paludosa, aujourd'hui en danger. Ces biotopes très particuliers sont détruits, directement ou indirectement, par l'homme : assèchement de ces terres jugées improductives en vue d'une exploitation agricole, forestière ou pour en faire une zone constructible ; eutrophisation (asphyxie) des milieux due à la prolifération d'algues profitant de teneurs élevées en nitrates...

Disparition des milieux ouverts

 

De nombreuses orchidées ont besoin d'un milieu "ouvert", c'est-à-dire non boisé, où la végétation, basse et peu dense, leur permet de se développer sans être gênées par d'autres espèces. C'est notamment le cas de Anacamptis laxiflora et de Ophrys aymoninii, deux espèces considérées comme vulnérables. Or, ce type d'habitat tend à se raréfier avec la disparition du pastoralisme : lorsque moutons et chèvres ne sont plus là pour "tondre" la végétation, ces espaces de pâturage extensif sont peu à peu envahis par les broussailles puis la forêt, et les orchidées n'ont alors plus aucune chance d'y trouver leur place.

Fauchage systématique et précoce des bords de route

Chassées de leur habitat naturel, nombre d'orchidées trouvent refuge au bord des routes, où elles bénéficient de conditions favorables à leur développement.

Cependant, le fauchage précoce des bas-côtés empêche, au printemps, la floraison de certaines espèces (retarder le fauchage de quelques semaines suffit parfois pour permettre à ces plantes d'achever leur cycle végétatif) 

Raréfaction des insectes pollinisateurs 

Les insectes pollinisateurs, on le sait, sont indispensables au maintien de la biodiversité végétale, puisqu'ils interviennent dans la reproduction de bon nombre de plantes à fleurs. Sans eux, pas de pollinisation pour les plantes entomophiles... aux rangs desquelles les orchidées figurent en bonne place. Et, plus encore que d'autres espèces, les orchidées sont, de ce point de vue, particulièrement vulnérables, car elles sont souvent pollinisées par des insectes très spécifiques et peu abondants. Si l'insecte disparaît, l'orchidée ne se reproduit plus, et l'espèce s'éteint.

Des orchidées victimes de leur succès 

Enfin, certaines orchidées sont tout simplement victimes de l'intérêt que le public leur témoigne. Cueillette de fleurs spectaculaires qui faneront tristement dans des vases, prélèvements de plantes dans la nature dans l'espoir de les réimplanter au jardin (l'opération est vouée à l'échec !), autant de comportements inconscients ou irresponsables qui, en plus d'être illégaux (certaines espèces d'orchidées sont protégées et leur cueillette est donc interdite), sont responsables de la raréfaction de l'Ophrys miroir (Ophrys speculum) ou du Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus) pour ne citer qu'elles...

 

 

Ne cueillez pas les orchidées sauvages !